Historiquement, la CGT était présente et organisée en Charolais-Brionnais. Le territoire a connu une forte activité industrielle par le passé, et la fermeture d’entreprises a vu ses forces militantes se disperser… et le syndicat a vu les portes de son union locale fermer il y a une dizaine d’années environ.

« Aujourd’hui, nous sommes dans un contexte social, économique, compliqué. Beaucoup de salariés, sur ce territoire rural, ressentent le besoin de s’organiser, constate Alain Gaillard, secrétaire général de l’union départementale CGT. On a beaucoup de demandes, même et surtout de petites structures comme des associations de service à la personne. Ils nous font part de leur mal-être, de leurs conditions de travail et salaire qui n‘évoluent pas. Ils nous demandent, nous à la CGT, comment ils peuvent s’organiser. »

La huitième union locale du département ?

Un collectif d’une quinzaine de personnes issues d’entreprises privées, d’associations ou encore de services publics de tout le Charolais-Brionnais est en train de se renforcer. Ils se réunissent une fois par mois pour échanger, apprendre à travailler ensemble, à militer ensemble, partager leur vécu… « Depuis deux ans, on y travaille avec Jacques Chemarin, le référent local, insiste Alain Gaillard. Et on espère que le congrès départemental du mois de mai validera la création de la huitième union locale du département, dont le siège sera dans un local de la maison des syndicats, mis à la disposition par la Ville de Paray, que nous tenons à remercier. »

De proximité et ouverte à tous

« L’importance d’avoir une union locale ici, c’est d’avoir un lieu de proximité pour que des salariés, des privés d’emploi, des retraités puissent venir nous rencontrer, à la fois pour des problématiques juridiques, de conditions de travail, ou simplement pour venir chercher des renseignements », poursuit le secrétaire général de l’union départementale.

Lors des dernières élections dans les très petites entreprises fin 2024, la CGT a vu « un vote de confiance » envers son syndicat. Elle est arrivée en tête avec 27,64 % des voix. « Notre image évolue, insiste Alain Gaillard. On a l’habitude de penser que la CGT est présente dans les gros bastions, les grosses usines. C’était le cas il y a quelques années, et c’est toujours le cas aussi. Mais elle est aussi présente dans de petites structures. Notre organisation syndicale doit s’adapter. Toute sa responsabilité et son enjeu, effectivement, sont à la fois d’être de proximité et d’être ouverte à toutes et à tous. »

Sur le territoire du Charolais-Brionnais, le syndicaliste veut répondre à la demande, celle du secteur du service à la personne. « On voit que sur ces structures-là, les salariés rencontrent de grandes difficultés (précarité, conditions de travail…). C’est important pour nous d’être proche d’eux, confie-t-il. Des permanences sont ouvertes ici*, pour une prise de contact. On n’oblige personne à se syndiquer. On analyse ensemble les besoins pour voir s’ils correspondent aux revendications que l’on porte. Clairement, il faut aussi que les salariés connaissent nos revendications, on n’adhère pas à la CGT pour adhérer à la CGT. »

* CGT – Maison des syndicats à Paray-le-Monial. Permanence le mercredi toute la journée. Tél. 03 85 81 35 44.